Les objectifs pratiques de la Journée

- Mis à jour : 9 mai 2005 , par Jean-Benoit RICHARD

Louis-Georges Tin, auteur du Dictionnaire de l’homophobie (PUF - 2003), est l’initiateur de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie.

Il explique quels sont ses objectifs.

En pratique, notre premier objectif est de susciter des actions. Elles pourront prendre des formes très diverses : un débat dans une classe, une exposition dans un café, une animation dans la rue, une émission à la radio, une projection dans une maison de quartier, une table ronde organisée par un parti politique, un concours de nouvelles lancé par un journal, une campagne de sensibilisation menée par un syndicat, etc. Ces initiatives pourront êtres portées par des associations LGBT (lesbiennes, gaies, bi et trans), par des organisations de défense des droits humains, mais aussi par des citoyennes et des citoyens de tous horizons. En effet, aujourd’hui, de nombreuses personnes qui ne s’intéressaient pas spécialement à l’homosexualité se sentent de plus en plus interpellées par ce problème qu’est l’homophobie.

Le second but de cette Journée est de coordonner et rendre visibles les actions. Si elles ont lieu le même jour, elles seront d’autant plus visibles et efficaces. Et si ce jour devient un rendez-vous annuel, les médias et l’opinion publique seront d’autant plus attentifs aux questions soulevées, ainsi qu’aux progrès ou reculs constatés. Par ailleurs, ceux qui coordonnent cette Journée pourront faire le compte rendu des actions menées, renseigner les journalistes et favoriser les échanges de bonnes pratiques entre les acteurs de terrain.

Ce projet a un troisième objectif : il s’agit d’inscrire cette Journée au calendrier national dans un maximum de pays, et ensuite, pourquoi pas, de la faire adopter au niveau international. Evidemment, c’est une visée lointaine, si ce n’est utopique. Mais la reconnaissance officielle n’est pas seulement un symbole, encore les symboles sont-ils une chose essentielle, on le sait bien. Elle contribuera à la pérennisation du combat. Elle permettra aussi de montrer que la lutte contre l’homophobie n’est pas seulement l’affaire des personnes homo, bi ou trans, mais qu’elle relève pleinement de l’autorité publique et de la volonté de l’ensemble de la société.


 
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