L’Inter-LGBT annonce le mot d’ordre de la Marche des Fiertés de Paris

- Mis à jour : 15 avril 2016

En 2016, les lesbiennes, les gays, les bi, les trans et tous leurs amis manifesteront à Paris pour réclamer l’amélioration du sort fait aux trans :

« Les droits des personnes trans sont une urgence. Stérilisations forcées, Agressions, Précarité : Stop. »

La réforme de la filiation, l’ouverture de la procréation médicalement assistée et l’autorisation de la gestation pour le compte d’autrui semblaient les corolaires direct de l’ouverture du mariage aux couples de personnes du même sexe, l’unique engagement de campagne tenu par le candidat Hollande. C’est finalement la condition des trans qui passera au premier plan cette année.

Cette préoccupation semble d’ailleurs quasi nationale. Alors que la saison des Pride ne commence que dans quelques semaines et que les préparatifs sont loin d’être achevés, d’autres villes comme Bordeaux, Dijon ou Tours par exemple, ont inscrit la question trans en tête de leurs revendications, et d’autres se rallieront à ce mot d’ordre.

Le communiqué de l’Inter-LGBT

Samedi 02 juillet 2016 aura lieu la Marche des Fiertés LGBT de Paris organisée par l’Inter-LGBT. Première manifestation politique récurrente de France, ce sera aussi la dernière grande manifestation pour les droits LGBT du quinquennat de François Hollande.

Avec cette année pour mot d’ordre : « Les droits des personnes trans sont une urgence. Stérilisations forcées, Agressions, Précarité : Stop », la Marche des Fiertés LGBT de Paris dénonce l’inaction de la classe politique face aux graves atteintes aux droits fondamentaux dont sont victimes les personnes trans. Alors qu’elles sont contraintes de renoncer à la libre disposition de leur corps, que leur accès à la justice, aux soins, au travail, au logement, à la vie familiale, et leur droit à la vie privée et à la liberté de mouvement se trouvent entravés, aucune mesure n’a été mise en place.

Si François Hollande aura marqué sa présidence par la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, l’abandon progressif des promesses concernant les droits des personnes LGBT n’aura pu être que constaté.

Nous sommes indigné-e-s !

Nous sommes indigné-e-s que le gouvernement et le législateur laissent, en l’absence de loi, des tribunaux obliger les personnes trans à subir une opération de stérilisation pour changer d’état-civil et obtenir des papiers conformes à leur genre. Hors, sans ces papiers, le droit de vote, la liberté de voyager, l’obtention d’un travail, d’un logement ou bien même le retrait d’un simple recommandé deviennent des actes complexes, pour lesquels la personne se voit obliger de dévoiler sa vie privée et s’expose à de nombreuses discriminations et voit ses conditions de vie devenir de plus en plus précaires.

Nous sommes indigné-e-s qu’alors que 85% des personnes trans [1] aient déjà dû faire face à des actes transphobes, à des refus de soins, à des insultes, du harcèlement, des coups et que 97% aient renoncé à porter plainte, aucun plan pour lutter contre la transphobie, ou même pour quantifier durablement cette violence n’ai été mis en place. Au contraire, les quelques initiatives pour sensibiliser aux questions de genre, comme les ABCD de l’égalité, ont été finalement abandonnées.

Nous sommes indigné-e-s que ni l’ouverture de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) à toutes les femmes, ni une réforme de la filiation permettant d’établir dès la naissance les liens d’un enfant avec tous ses parents n’ait pas été mise en place.

Nous réclamons le respect des droits des personnes trans !

Face aux hésitations, aux reculs et au manque de courage politique, nous continuons de nous mobiliser pour réclamer une loi pour simplifier le changement d’état civil des personnes trans et intersexes. Cette loi devra être à l’image de la résolution 2048 du Conseil de l’Europe, votée par la majorité gouvernementale, qui demande aux États de mettre en place une procédure rapide, transparente, accessible, fondée sur l’autodétermination de la personne et sa conviction intime de son genre, et donc sans condition médicale ou psychiatrique.

Nous demandons aussi que soit mis en place un réel plan d’action pour les personnes trans, avec des mesures pour garantir leur accès aux soins, pour les aider à connaître et à faire valoir leurs droits, notamment en cas de discrimination et/ou d’agression, et à protéger leur vie privée.

Nous continuons à revendiquer le droit à disposer de nos identités et de nos corps et à combattre toutes les formes de LGBTphobies dans tous les domaines.

Nous exhortons les parlementaires et élu-e-s d’une part à faire avancer les autres droits LGBT, tels que ceux liés à l’homoparentalité (ouverture de la PMA à toutes femmes, coparentalité, réforme de la filiation...). D’autre part, nous voulons obtenir des engagements fermes sur la santé LGBTI (dont la lutte contre le VIH/Sida) et sur la lutte contre les discriminations LGBTphobes (école, travail, violences…).

Sur l’ensemble de ces domaines nous avons développé une liste de revendications

(Disponible sur demande).

La dernière année du quinquennat ne peut pas et ne doit pas être une année de renoncement mais, au contraire, une année pour l’engagement en faveur des droits humains respectueux de tou-te-s. L’Inter-LGBT est encore et toujours mobilisée dans son ensemble pour faire avancer les droits des personnes LGBT.

Nous vous donnons rendez-vous le samedi 02 juillet 2016 pour la Marche des Fiertés LGBT de Paris, départ à 14h de Montparnasse.

Amandine MIGUEL et Clémence ZAMORA-CRUZ, Porte-parole de l’Inter-LGBT

Notes

[1Enquête sur la transphobie, Arnaud Alessandrin & Karine Espineira, 2014


 
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